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4 septembre 2015

Documentaire "L'Homme qui répare les femmes" : le Dr Mukwege réagit à la censure du film sur son travail


En République démocratique du Congo, le gouvernement a interdit la diffusion du documentaire L'Homme qui répare les femmes. Ce film revient sur le travail du docteur Denis Mukwege qui s'occupe des femmes violées dans son hôpital de Panzi à Bukavu. Une décision qui surprend le docteur Mukwege, les autorités ayant jugé que le film porte atteinte à l'honneur de l'armée. 

Reconnu internationalement, le gynécologue congolais ne comprend pas l'interdiction de ce film par les autorités. « Je pense que la population congolaise a le droit de connaître son histoire, a le droit d’être informée. Et je pense qu’il y a plusieurs façons de le faire. Et là ce sont des témoignages des acteurs de la société civile, des femmes victimes de violences sexuelles. Je crois qu’on ne peut pas éviter une répétition si en fait on n'a pas une mémoire collective pour dire "plus jamais ça"... »

Le gouvernement a justifié cette interdiction en expliquant que le film « porte atteinte à l'honneur de l'armée. » Un argument qu’a du mal à comprendre le docteur Mukwege. « S’il y a des individus qui se comportent mal je crois qu’ils devraient assumer les responsabilités de leurs actes. Par contre, il y a évidemment dans l’armée congolaise des hommes compétents, valables, patriotes. Mais s’il y a des personnes qui ont eu un comportement inacceptable vis-à-vis de la société, être dans l’armée ne les met pas à l’abri de la justice ».

Marie Arena, députée au Parlement européen, institution qui avait notamment décerné au docteur Mukwege le prix Sakharov en 2014, trouve elle aussi que les raisons avancées par le gouvernement congolais sont douteuses.

« Il suffit de voir le film pour bien se rendre compte que ça ne vise pas l’armée en particulier, mais un système qui aujourd’hui permet d’atteindre l’intégrité de ces femmes. Et c’est surtout l’instabilité qui règne dans cette région qui rend les femmes très vulnérables, pour qui veut faire régner la terreur dans cette région. Et donc il y a bien entendu l’armée mais il y a aussi des groupes armés, qui ne font pas partis de l’armée officielle de la RDC. Donc ça ne vise pas particulièrement l’armée, mais ça n’excuse pas le fait que des militaires aient pu pratiquer ce genre d’exactions », souligne la députée.

L'organisation Reporters sans frontières (RSF) a demandé pour sa part au gouvernement de Kinshasa de revenir sur sa décision d'interdire le film au Congo tandis que Martin Kobler, chef de la Monusco, la Mission de l'ONU dans ce pays disait sur son compte Twitter avoir été « stupéfait d'apprendre » cette censure.

Dans un communiqué, Lambert Mende, le ministre congolais de l'Information, assure que le gouvernement soutient les interventions salutaires du docteur Denis Mukwege en faveur des victimes de cette barbarie inqualifiable.


Kinshasa, 4/09/2015 (RFI / MCN, via mediacongo.net)

 

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